Urine et cendres : Engrais efficace et pas cher

Voilà une expérience insolite et néanmoins géniale par sa simplicité de mise en œuvre. En utilisant l’urine humaine et la cendre de bois comme engrais, une équipe de scientifiques finlandais animée par Surendra Pradhan, spécialiste en biologie environnementale à l’Université de Kuopio, a obtenu des résultats extrêmement intéressants. 
Cette équipe a travaillé sur quatre groupes de plants de tomates en leur appliquant différents traitements :
1) Premier groupe, traitement avec engrais chimique
2) Second groupe, traitement à l’urine humaine
3) Troisième groupe, traitement avec un mélange d’urine humaine et de cendre
4) groupe-témoins, aucun engrais. 
Résultat : l’urine combinée avec la cendre donne une récolte de tomates comparable à celle utilisant des fertilisants chimiques et quatre fois plus comparativement au groupe-témoins cultivé sans aucun engrais. 
Non seulement la quantité de tomates récoltée est supérieure mais l’étude assure que les tomates traitées avec l’urine contiennent plus de protéines, notamment en raison de la richesse de l’urine en azote. De plus, combinée avec la cendre de bois, qui est riche en azote, phosphore et potassium, cette méthode réduit fortement l’acidité des sols. 
L’urine à été « récoltée » pendant six mois avant l’expérience. Il n’est donc pas nécessaire qu’elle soit fraîche. Soumise aux analyses avant utilisation, elle ne présentait aucune contamination. L’urine produite par un individu chaque année est suffisante pour traiter 6300  pieds de tomate, soit 2,4 tonnes. 


Des expériences similaires ont été menées en Ethiopie par l’université Arba Minch pour différents types de plantes avec des rendements supérieurs aux engrais chimiques sur des plans de maïs et de blé. 
Pour découvrir dans le détail la méthodologie, les proportions des dilutions, les fréquences d’arrosage, rendez-vous sur le site Agricultural and Food Chemistry et consultez l’étude détaillée qu’ils publient (anglais). 
Bien sûr, l’urine ne doit pas être utilisée pure  : un volume d’urine pour 10 à 20 volumes d’eau. 
Voilà certainement de quoi susciter des vocations… 
Nous remercions à l’avance tous les jardiniers qui expérimenteront le procédé dans leur propre jardin et qui voudront bien faire partager leurs expériences et leurs résultats. 
Nous nous ferons un plaisir de les publier sur cette page.


Nous publions une observation, dont nous partageons la teneur, que Thérèse nous a postée.
Je jardine de longue date en campagnarde pure et dure, et en plus d’avoir fait des études d’écologie, je passe mon temps à expérimenter, faisant énormément au feeling, à partir de connaissances acquises au fil des années. Les récoltes sont en général superbes
Sur les nombreux sites visités, je lis des choses intéressantes mais deux points me sidèrent, étant des fausses routes voyantes :
1. l’usage du plastique… pétrole-poison pour contenir un liquide tel l’urine ! Il y a forcément migration des molécules, phtalates, bisphénols, métaux lourds et autres plastifiants-pertubateurs endocriniens) sans même mentionner les micro-plastiques (toujours pétrole-poison) qui empoisonnent alors l’entière chaîne de récupération-utilisation et polluent le jardin durablement. Seuls les matériaux stables et neutres, tels le verre, conviennent. En ce qui me concerne, je récupère l’urine dans des bouteilles en verre, à goulot large, y ajoute un peu de cendres et dilue cette préparation pour booster les plantes tous les 10 jours environ.  
2. le débat sur les médicaments pétrochimiques. Toutes les molécules synthétiques sont impossibles à reconnaître et à digérer par la Nature à échelle de temps de production de nourriture, et ces médicaments se retrouvent évidemment dans l’eau, mais aussi dans le compost si sont utilisées les selles ou l’urine d’une personne sous traitement (qu’il soit hormonal, anti-dépresseur, anti-cholestérol ou à plus forte raison, traitements lourds de type chimiothérapie). Seule l’urine d’une personne ne consommant AUCUN médicament pétrochimique convient comme engrais au jardin (l’urine et/ou les selles d’une telle personne (famille) peuvent aussi servir à enrichir le compost).
Il me semblait utile de clarifier ces points et d’insister pour les diffuser avec clarté.

Solidairement,